JONONE AMERICAN, 1963

Né d’un père et d’une mère dominicaine, JonOne – de son vrai nom John Perello est né à New-York en 1963. Real New Yorker pur jus, John a grandi dans les Heights, un quartier métis du nord de l’arrondissement de Manhattan. Comme de nombreux kids de sa génération, son existence se télescope avec l’émergence de la culture Graffiti, qui déferle à travers les rues du nord de New-York au début des eighties. Initié par son ami d’enfance White Man, il commence à tagguer son nom « Jon » suivi de 156 (le numéro de sa rue) sur les murs et les rames de métro. C’est à cette époque qu’il fait la connaissance de A-One (Anthony Clark 1964-2001), figure du street art new-yorkais qui connaît déjà un succès fulgurant à l’international. Cette rencontre est un véritable déclic. Inspiré par les récits de voyage de son mentor et follement épris de liberté, John enchaîne les expositions et affine son regard sur le monde. Ce qu’il considérait jusqu’alors comme une forme de vandalisme esthétique va finalement devenir son métier.
 
En 1984, Jon fonde le collectif de graffeurs 156 All Starz et devient JonOne. Dès 1985 il commence à peindre sur toile et s’entête à reproduire ce qui deviendra l’élément fondateur de son style unique : la représentation d’une rame de métro graffée dont la vitesse engendre des traînées de couleur. Cette attention portée à l’agitation et au mouvement de la couleur plutôt qu’à la figuration devient sa marque de fabrique. Finalement, c’est à la suite d’une rencontre déterminante avec l’artiste et producteur de disque Bando (de son vrai nom Philippe Lehman) que le graffeur autodidacte JonOne débarque à Paris en 1987. Il y fait la connaissance du célèbre marchand d’art Cornette de Saint Cyr qui lui permet de s’installer à l’Hôpital éphémère, squat établi au cœur de l’Hôpital Bretonneau. Là, il poursuit ses activités sur toile en compagnie des grands noms de l’époque tels que A-OneSharpAsh (Victor Ash), JayOne ou encore Skki. Il rencontre également Agnès B. qui lui achète deux toiles, scellant le début d’une longue amitié. Progressivement, d’exposition en exposition, l’enfant des faubourgs de New-York acquiert ses lettres de noblesse dans le microcosme artistique parisien.
 
En 1990, il est exposé à la Gallery Gleditsch 45 de Berlin puis il participe en 1991 à l’exposition Paris Graffiti, rue Chapon à Paris. En novembre 1992, il réalise l'une de ses premières expositions solos au sein de la très chic galerie B5/Speerstra Gallery, à Monaco. Dès lors, il ne cesse d'exposer à travers le monde, de Tokyo en passant par Monaco, Paris, Genève, New York, Hong Kong ou encore Bruxelles.
 
Auto-désigné comme un « peintre graffiti expressionniste abstrait », JonOne puise son inspiration dans les travaux de maîtres aussi divers que Miró, Kandinsky, Matisse, ou encore des expressionnistes abstraits américains tels que Pollock, Kooning, Joan Mitchell et Robert Motherwell. Véritables explosions de couleur, ses toiles sont des improvisations qui ignorent le vide : ses peintures graffiti qui respirent la joie de vivre remplissent l’entièreté des espaces. Grâce à ce style unique, JonOne s’attire rapidement les faveurs du marché où sa cote connaît son apogée dès le début des années 2000. Lors d'une vente aux enchères chez Artcurial le 6 juin 2007Balle de match, une toile de grand format (214,50 × 190 cm) réalisée à l'Hôpital éphémère en 1993, est enlevée par un collectionneur new-yorkais pour la somme de 24 800 €, marquant un record mondial pour l'artiste. À l’époque, cette enchère est la plus haute jamais obtenue en France pour une œuvre d’art graffiti. Aujourd’hui, les œuvres de JonOne se vendent pour plusieurs dizaines de milliers d'euros (128 500 € pour une œuvre chez Artcurial en 2013).
 
Artiste talentueux, JonOne est aussi un homme de cœur qui n’hésite pas à s’engager en faveur des plus démunis. Le 22 janvier 2011 marque les débuts de sa collaboration avec la Fondation Abbé Pierre. Jon réalise une fresque monumentale au square des Deux-Nèthes dans le 18ème arrondissement de Paris. Cette fresque représente le visage de l’Abbé Pierre tel qu’il était apparu lors de « L’Appel de l’hiver 54 », ce cri du cœur lancé par le fondateur du mouvement Emmaüs sur les ondes de Radio Luxembourg à la suite du décès tragique d’une femme sans-abri, morte de froid dans la rue. L’engagement de l’artiste ne s’arrête pas là et, en janvier 2013, il relooke la Rolls Royce d’Éric Cantona qui sera ensuite mise en vente par Artcurial au profit de la Fondation Abbé Pierre pour un montant de 125.000 euros.
 
Très attaché à la France où il réside depuis de nombreuses années, l’artiste JonOne est parvenu à introduire son art jusqu’au cœur des institutions nationales. Le 21 janvier 2015, une œuvre de Jon intitulée « Liberté, Égalité, Fraternité » et mesurant 300 x 220 cm est inaugurée à l’Assemblée Nationale dans le Salon des Mariannes. Quelques semaines plus tard, le peintre est distingué Chevalier de la Légion d’Honneur.
 
Depuis de nombreuses années, JonOne enchaîne également les collaborations avec les entreprises les plus prestigieuses, parmi lesquelles : Leclerc, Lacoste, Guerlain, Perrier, Thalys, Agnès B, Air France, Tumi. Ces collaborations offrent à l’artiste l’opportunité de se faire remarquer par de véritables coups d’éclats, à l’image du vol inaugural Paris-New York du Boeing 777 d’Air France aux couleurs de JonOne en 2015, ou encore de la création, en 2016, de l’iconique flacon aux Abeilles pour la Maison Guerlain en édition limitée.
 
Véritable boulimique de travail, JonOne continue de multiplier les projets et enchaîne les expositions à travers le monde. Après une performance inédite au cœur de la Cité Interdite, c’est vers l’Afrique que l’artiste se tourne en 2020 avec une première exposition personnelle à Abidjan avec la Galerie Studer. En novembre 2020, JonOne investit le musée des civilisations noires de Dakar, en exposition personnelle, avec la Galerie Studer, parrainé par le président de la République du Sénégal, Macky Sall. Plus récemment, après une performance in situ, au Palais Farnese à Rome, JonOne a signé en 2021 sa première exposition aux Émirats Arabes Unis à Dubaï, avec la Galerie Studer.